Entretien avec un chrétien

Gadimar était atterré, sur le chemin un fugitif chrétien fut fait prisonnier. L'individu avait demandé de l'aide, et quémande Gadimar. Ce fut bien la première fois qu'un chrétien demandait à voir un païen. La curiosité aida Gadimar à faire le reste du chemin pour voir le porte croix, cet homme devait être un insensé, ou bien un fou, mais il devait en avoir le cœur net. Passant les différentes parties du camps, entouré de ses gardes, il vit un homme avec des vêtements communs. Il était de petite taille, mais son regard se posait clairement sur le roi. Un insensé alors, prenant un tabouret il s'assit et contempla l'homme sans rien dire. Ce petit jeu dura une dizaine de minutes, le roi jaugeait le prisonnier et vice et versa. Aucune peur ne se dégageait de l'un des deux hommes. Ce fut Gadimar qui ouvrit la bouche en premier en s'adressant à un garde.
« Sait il parler notre langue ?
-Oui Noble Gadimar
-Je me nomme Gadimar, Roi de Natangie, ennemi de ton peuple, et toi qui est tu donc pour me demander ?
-Je suis Franz Saltz, dissident de l'ordre.
-Dissident de l'ordre ? Je ne savait pas qu'il en existait, et chrétien en plus ?
-C'est que le secret est voulu, nous ne sommes pas aidé par nos princes.
-De quel ordre est ton acte de désobéissance ?
-D'ordre spirituel. »

Gadimar se tut, et fut interloqué. La foi chrétienne n'est elle pas unique? N'ont-ils pas un guide spirituel commun ? L'intérêt pour ce personnage grandissait à vue d'oeil.

« Soit, tu est un dissident mais dis en moi plus .
-Notre église s'est forgée sans que vous le sachiez, votre peuple a été coupé de notre monde pendant longtemps. Notre sauveur, le christ, s'est sacrifié pour nous, sous l'ère des païens romains que vous ne connaissez pas. Nous avons été longtemps martyrs, mais nous sommes devenus dominants.
-Est ce pour me faire peur que tu me dis ca ? Qui sont ces romains ?
-Je fais un rapide résumé de notre histoire pour en venir à ma dissidence. Les chefs romains se convertirent mais une hiérarchie prit le dessus. Le premier évêque de Rome, la capitale des chefs romains, devint le premier pape. Il devait veiller à l'unité de l'église et de la croix comme vous dites. En se basant à Rome, la papauté prit à son compte une vielle pratique de cette civilisation, les indulgences. »

Le chrétien reprenait son souffle, profitait de son temps de pause pour mettre de l'ordre dans ses idées.

« L'indulgence permet de se réconcilier avec Dieu en échange d'un acte de piété. Au début cela était un acte de pèlerinage, une prière. Peu à peu un barème tarifiant chaque faute fut mis en place. La dernière limite à ne pas dépasser était celle de l'argent. Mais cela a été fait, les fidèles marchandent auprès du prêtre un acte de charité, souvent sonnant et trébuchant. La limite a été dépassée, des mesures ont été prises en baissant les pouvoirs des prêtres au profit du pape. Mais celui ci en a fait une arme, il a fait baisser le prix pour attirer des fidèles pour reconquérir un pan de la chrétienté au mains d'autre païens adorant un certain Allah, que vous ne connaissez pas non plus. Ce faisant il a permit une plus grande corruption encore de notre vivant. Seul Dieu peut justifier les pécheurs, nous ne devons pas supporter plus cette pratique inique.
-Puis-je te croire chrétien ? J'ai l'impression que tu souhaite que je te laisse en vie.
-Vous avez compris, vous avez été homme de dialogue en ce moment, je vous demande de me laisser la vie sauve pour que je puisse convaincre mes semblables.
-Est tu seul ?
-Non, mais nous sommes peu nombreux, écrasés par des intérêts supérieurs. »

Gadimar partit, mais demanda aux gardes de prendre soin du prisonnier. Quelques heures plus tard, le prisonnier put partir, mais seulement après que les soldats lui ait bandé les yeux. Il se retrouvait seul, mais armé. Un poignard avait été mis dans son sac. A l'autre bout de la foret, Gadimar discutait avec son conseiller.

« As t-on pris la bonne décision sir ?
-Je pense que oui. Les gardes m'ont bien précisé qu'il avait été amené bandé, il est reparti de même. De plus notre campement n'est pas fixe.
-Dans ce cas, j'espère que vous aurez eu raison.
-J'espère aussi, cet homme devra être écouté, surtout par les siens. »

Le son lourd et lugubre de la cloche du monastère résonna dans la froide nuit d'hiver.
Mâtines ! Le frère Guillaume de Baskerville quitta prestement sa couche froide et dure. Rejetant la rêche couverture de chanvre qui ne suffisait, en aucun cas, à le protéger de la froideur de la nuit, il enfila son simple scapulaire, délaissant l'aumusse de fourrure qui l'aurait protégé de la morsure du gel.
Comme de nombreux Frères Précheurs de l'Ordo Praedicatorum, il méprisait toute ce qui, pensait il, pouvait nuire à son détâchement des affaires du Siècle et des affaires de Dieu.
Il se dirigea vers la chapelle, rejoignant la multitude d'ombres silencieuses, tirées de leur sommeil pour s'en aller prier. Formes quasi fantomatiques glissant le long des allées du cloître obscur.
Chemin faisant, il revint sur ce curieux rêve...
"Dans de sombres forêts du nord, comme voici encore peu de temps dans les terres de la Langue d'Oc du Royaume de France, d'aucun remettaient en cause les préceptes de La Sainte Eglise."
Pareil à ses frères "Dominicains" comme on les nommaient maintenant depuis la mort de St Dominique de Guzman, le fondateur de l'Ordre, Guillaume ne cherchait que la Vérité.

"Véritas"...

Le voeu de pauvreté et celui de servir Dieu, n'étaient point aboutissements. mais bien le départ de leur profession de Foi.

"Prêcher c'est, pour nous Frères Précheurs, définir la vraie religion. Définir le christianisme face aux déviances. Face aux les hérésies et toutes autres sortes de superstitions inconcevables pour nostre Eglise.
Nostre mission de Prédication permet d'imposer un modèle de religion qui ne peut être contesté"

Ainsi pensait Guilaume. Certain de sa mission sacrée et de la justesse de sa Sainte Cause.


"C'est bien pour cela que Nostre très Saint Père Grégoire IX promulga la constitution "Excommunicanus" en l'An de Grâce 1233."

Mais le transcept de la chapelle était déja là ! Guillaume se jeta sur le sol glacé et joignit sa prière à celles de ses frères.

Il allait demander au Père Supérieur du Couvent l'autorisation de s'en aller mener sa sainte mission d'Inquisition en les lointaines marches du nord de la Chrestienté. Une très longue discussion avec le Commissaire Pontifical, le Prémontré Conrad de Marbourg, lui en avait déja révélé l'impérieuse nécessité.

"Pour Ta plus grande gloire Seigneur et pour le Salut de Ton Eglise !" se transporta t il, tout en déclamant avec ferveur sa prière...

HJ Merci aux joueurs de nous faire profiter de leur savoir et de leur plume dans ce duel littéraire répondant aux affrontements ludiques.

Hj: je ne serai mieux dire mots que ceux enonçaient par le duc Ladislas.

“[L'exemple par excellence] Le Christ lui-même a souffert la mort pour les péchés, une fois pour toutes. Lui l'innocent, il est mort pour des coupables, afin de vous conduire à Dieu. Il a été mis à mort dans son corps mais il a été ramené à la vie par l'Esprit.”

Le prêcheur répétait ce verset dans sa tête. La défaite de Lobiau avait désorganisé les troupes allemandes. Il s'était échappé comme il avait pu, et se cachait ici depuis quelques jours, le hasard voulut qu'il choisisse un mauvais endroit. Il put entendre une dizaine de païens, qui semblaient parler entre eux. Ce charabia incompréhensible lui parvenait aux oreilles, et il devait réprimer sa peur pour ne pas se faire remarquer. Seulement, un individu arriva derrière lui et le menaça directement. Bâillonne, et attaché, il partit vers le camps (lui semble-t-il) païen. Aucun mal ne lui fut fait. Il se retrouva avec différents prêtres et religieux, qui attendait comme lui.
« Ou sommes nous ?
- Tu est dans un camps natangien
- Un camps natangien ? Dans ce cas pourquoi somme nous vivant?
-Car le roi natangien est avide de connaissance, et souhaite en savoir plus sur le christ. Mais il me semble que ce n'est pas pour se convertir. »

Gadimar contemplait le camps à travers la foret. Sa rencontre avec les différents prêcheurs ne donnaient pas grand choses, il parlaient latin. Les combats contre la croix continuaient de plus belle. Or, si le combat des armes est une chose, le combat intellectuel devait avoir lieu aussi. Mais comment porter ce combat sans connaître ce que pense un chrétien, sans savoir en quoi il croit réellement. Mais la communication est difficile, si le jeune opposant savait parler la langue, c'était par nécessite. Ici les prisonniers sont présent depuis peu et ne peuvent parler la langue de la Natanguie plus proche du lituanien. Un garde arriva, avec entrain.

« Noble Gadimar, nous avons trouvé un homme intéressant, c'est un sasnien qui se cachait aussi depuis longtemps. Mais il semble connaître le langage des portes croix.
-Le latin, langue du peuple paien des romains comme disait le porte croix allemand. A-t-il une grande maitrise de ce langage?
-Nous le verrons bien sir.
-Amenez le moi !
-Bien entendu noble Gadimar. »

Il semblerait que la chance sourisse enfin à Gadimar. La tente connaissait une certaine agitation. Le prisonnier arriva rapidement. De taille moyenne, il avait la foi, mais une foi étrangère à Gadimar. Il se tenait fier devant lui, s'assit quand gadimar le lui demanda.

« Ainsi tu est devenu chrétien ?
-Oui, j'ai embrassé la vraie foi. Je n'adore plus les idoles.
-Tu a donc tourné le dos à ton culte ancestral, celui de tes aïeux.
-Oui, mais je ne me trompe pas car dieux est miséricordieux.
-Soit, je ne pense pas pas te faire revenir sur tes croyances, à mon sens erronées. Ton savoir m'intéresse, il semble à mes gardiens que tu a parlé le langage des prêtres quand tu est arrivé avec les prisonniers.
-Oui, je sais parler le latin, Noble Gadimar
-A quel niveau ?
-A un niveau suffisant pour prêcher dans ma langue natale et pour continuer à connaître plus la parole du christ.
-Et donc pour m'aider à mieux connaître le livre des chrétiens ? »

Le prisonnier fut interloqué. Le roi d'un peuple païen, souhaitant connaître la parole de dieu ? Il y voyait un piège.

« Souhaite tu vraiment te convertir ?
-Qui te dit que je souhaite me convertir ? Gadimar esquissa un léger sourire. Je souhaite en savoir plus sur vous. Il existe en ce bas monde deux guerres: une guerre d'homme faites de fracas de fers et de sang, et une guerre spirituelle ou un peuples autrefois martyr reproduit les erreurs du passé. Est tu disposé, avec un religieux à me donner des information sur la croix?
-Je le suis, car j'espère au plus profond de moi-même que tu viendra à la vérité.
-N'espère pas trop, je reste fidèle à Perkunas et à mes ancêtres.
-Tu apprendra une chose, noble Gadimar, La foi dans le christ n'est qu'Espérance.
-Tu n'est pas le seul à espérer.
-Je t'aiderai donc, car ma vie en dépend. J'ai pu apprendre vite avec un frère dominicain qui a daigné apprendre notre langue. La plupart continuent à parler le latin, j'ai pu apprendre vite. Tu devra apprendre leur lettre et apprendre à écrire.
-Qui sont ces dominicains ?
-Un nouvel ordre de prêcheur, qui se dont donner comme mission de prêcher et d'éradiquer les hérétiques y compris chez les chrétiens qui menaceraient de l'intérieur la foi en dieu.
-Menace intérieure ? Une police intérieure pour savoir si vous pensez comme il faudrait ? Voilà à quoi tu souhaite me convertir? Tu commencera des demain à m'enseigner ces lettre latines, mais plus j'en apprend sur votre culte, plus je suis abasourdi par vos contradictions, vous qui êtes soit-disant supérieurs. Quel est donc ce nom qui permet de juger au nom de dieu ?
-L'inquisition Sir !
-Pourquoi a tu donc tourné le dos à ton peuple pour de telles abominations ? Vous n'instaurez pas la paix, mais la terreur. »

Le prisonnier repartit, Gadimar appela son conseiller. Il arriva avec hâte, demandant comment s'était passé l'entretien avec le traitre.

« Conseiller, ces chrétiens sont vraiment dangereux. Notre devoir est de vraiment les expulser de nos terres.
-Vous désirez vraiment connaître leur religion ?
-Si tu veux combattre ton ennemi, connais le autant que toi même. »