Le soleil s'élevait à peine dans le ciel printanier que déjà, dans les vallons bordants la ville de Novgorod, le son fort et clair des cors de chasse se faisait entendre.
Perchés sur une hutte, le prince Alexeï et sa cour observaient les veneurs poursuivre le gibier, celui-ci se composait de deux loups de belle taille. Après une courte poursuite, la meute de chiens entoura les deux bêtes et tenta de les mettre en pièce à coups de crocs pendant que les chasseurs arrivaient, leurs lances prêtent à percer le flan de ce qui serait, à n'en pas douter, un magnifique trophée.
Droit sur sa selle, Alexeï regardait avec un intérêt évident les chasseurs tentant de mettre un terme à la vie des 2 animaux.
-Grégoire, mon bon ami, vos sous-fifres ne sont-ils pas plus lent que d'ordinaire? Il fut un temps où la prise de 2 loups ridicules ne leur aurait pas prit toute une matinée.
Le grand veneur s'agita sur sa monture, mal à l'aise.
-Mais, majesté, l'hiver fut rude, et il rend les bêtes plus féroces.
-Suffit, tes excuses minables se font de plus en plus pitoyables.
Plusieurs courtisans émirent un rire discret, soulignant le courroux du souverain. La séance de remontrance aurait put durer encore longtemps si elle n'avait été interrompue par un nouvel appel de cor, bientôt suivit d'un second.
-Tu as de la chance, Grégoire, il semblerait que ton équipe de rabatteurs ne soit pas d'une totale inutilité... Allons, que l'on me donne ma lance, je suis d'humeur à me joindre à la curée.
Saisissant une lance tendue par un jeune serviteur, le souverain talonna sa monture et se rua, lance en avant vers un groupe de sanglier qui venait de quitter le couvert de la forêt. Avec un cri de sauvage satisfaction, Alexeï s'apprêta à embrocher sa première proie lorsque soudain, son cheval le désarçonna. Tombant en bas de sa selle la satisfaction du prince s'effaça bien vite lorsqu'il se retrouva piétiné par la harde de bêtes furieuses.